Un homme seul

Seul devant une procureur hystérique, seul devant des juges partiaux, seul devant mille cinq cents fonctionnaires à l’affût de n’importe quel témoignage accablant, seul devant un tribunal inféodé à l’OTAN, un homme se défend.

Seul devant l’Histoire qui a déjà condamné tous les dirigeants communistes, seul devant la responsabilité de la tragédie yougoslave, seul devant son peuple humilié qui, après l’avoir élu trois fois, l’a livré contre des dollars, un homme justifie ses actions.

Seul devant des accusations délirantes, seul devant des médias qui l’ont diabolisé, un homme se bat contre la désinformation, les mensonges et la pensée unique.

Ce procès ressemble à ceux que le régime stalinien faisait aux opposants à la pensée unique de l’époque, le communisme.

Avec son monolithisme et son entêtement M. Slobodan Milosevic se bat contre son inéluctable condamnation comme il l’avait fait contre le démantèlement irresponsable de la Yougoslavie fomenté par l’Occident. Son combat courageux et désespéré n’est pourtant pas vain. Les médias commencent à nuancer leur propos sur le bien-fondé de la « croisade » du Bien contre le Mal de la communauté internationale et ouvrent leurs yeux sur la brutalité unilatérale de l’OTAN et les résultats dérisoires pour la paix dans cette région meurtrie.

Lorsque M. Slobodan Milosevic a appris que trois procès distincts allaient être intentés contre lui, il a dit  » trois mensonges ne font pas une vérité « . Il s’est certainement trompé car une vérité inattendue surgira transformant l’accusateur en accusé et l’accusé en accusateur.