Archives de catégorie : France

La Turquie et la lutte antiterroriste

Les gouvernements occidentaux se sont réjouis du ralliement du gouvernement turc à la coalition internationale contre les terroristes de Daesh. Le premier jour, les avions turcs ont bombardé quelques positions terroristes et, insidieusement, dès le deuxième jour, ils ont visé une autre cible beaucoup plus importante pour eux : leurs ennemis séculaires, les indépendantistes kurdes qui combattent, pourtant eux aussi, Daesh. Allez comprendre la logique. Celle-ci ne peut être comprise que par l’instrumentalisation perfide de la lutte antiterroriste pour la défense d’intérêts politiques, géostratégique, expansionnistes et économiques. Au prétexte de celle-ci, les Américains ont envahis l’Afghanistan et l’Irak. Les Russes ont écrasé les indépendantistes tchétchènes. Les Chinois ont maté la rebellion tibétaine. Les Israéliens ont construit le mur de la honte pour sanctuariser leurs conquêtes territoriales et les Français font du néocolonialisme sur le continent africain. Sur le plan intérieur, la lutte antiterroriste a permis d’imposer à tout le monde le fichage et les écoutes téléphoniques ainsi que le controle de nos courriers, de nos déplacement et de nos dépenses par d’obscures services de renseignements qui exploitent la nébuleuse informatique et les réseaux « sociaux ». Tétanisé par une menace terroriste, mise en scène en permanence par nos gouvernements, les citoyens ne réagissent plus. Ils finiront par être transformés en une masse d’individus surveillés, manipulés et conditionnés pour fonctionner en consommateurs dociles et interchangeables dans une structure soumise aux seules lois économiques.

Daniel Fortis
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Mohamed Morsi et l’Occident

Dans un tribunal égyptien, des juges inféodés à la junte militaire au pouvoir ont rendu leur verdict dans un pitoyable simulacre de procès. L’accusé, Mohamed Morsi, président démocratiquement élu par les Egyptiens en 2011, est enfermé, comme une bête sauvage, dans une cage à double grillage. Il reçoit la sentence : peine de mort pour trahison, espionnage et incitation à la violence. Avec lui, trente-quatre accusés (des Frères musulmans et des instigateurs laïcs du » printemps égyptien ») sont condamnés à mort ou à perpétuité. Quel est la réaction de l’Occident, grand défenseur des principes démocratiques ? Rien ou presque rien. Mis à part les Etats- Unis qui ont critiqué les méthodes de cette junte qui a pris le pouvoir en 2013 et qui s’est auto légitimé dans une élection truquée, l’Europe est non seulement restée muette, mais elle a déroulé le « tapis rouge » à l’usurpateur en bafouant les plus élémentaires principes de justice et de démocratie. A cet égard, la France a dépassé toutes les bornes en livrant des avions Rafale au dictateur Al- Sissi. Quelle légitimité peut-on encore avoir pour intervenir aux quatre coins du monde au nom des droits de l’Homme. Comment peut-on encore s’étonner qu’une telle injustice et qu’un tel cynisme ne nourrissent-ils pas la haine et le terrorisme ?

Daniel Fortis
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Incohérence et duperie de la politique francaise

La lutte antiterroriste est devenue le fil conducteur de toute la politique française. Sur le plan international, elle justifie la vente de Rafales au régime égyptien issu d’un coup d’Etat ainsi qu’au régime quatari qui soutient sournoisement l’Etat islamique. A contrario , la diplomatie française a tenté de faire obstruction au rapprochement avec l’Iran qui, lui, combat les djihadistes de l’EI . Incompréhensible. Sur le plan intérieur, le simulacre de l’attentat « déjoué » contre une ou deux églises à Paris justifie et conforte l’adoption d’une nouvelle loi antiterroriste (qui n’a rien à envier à l’abominable Patriot Act tant décrié). Toujours au nom de la menace omniprésente, on conforte les budgets de la police et de l’armée. Quelle bonne nouvelle pour la Bourse dont les cours n’ont pas cessé d’augmenter depuis le 7 janvier (attentat contre Charlie Hebdo) !. Tout ceci avec de beaux discours sur l’interventionnisme salvateur et généreux de la France en Lybie, au Mali, en Irak et .. en Centre Afrique. Cependant, sur place, des délits ignobles et longtemps dissimulés contredisent l’autosatisfaction gouvernementale et discréditent ces ingérences dites humanitaires. Elles ressemblent plus à une nouvelle forme de colonialisme qui entretient le sentiment dévastateur de l’humiliation .

Daniel Fortis
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Opportune instrumentalisation.

En plein débat sur la nouvelle loi antiterroriste en France, l’attentat déjoué de l’étudiant algérien contre des églises est une vraie aubaine . Les trois mousquetaires « Hollande-Valls-Cazeneuve » dont la popularité surfe sur une menace terroriste omniprésente, ont déclaré leur détermination à protéger la communauté chrétienne. Votre journal a été le seul à relever l’opportune instrumentalisation des faits par le gouvernement français et d’en parler au conditionnel. En effet, comment ne pas se poser de questions sur la subite et incompréhensible radicalisation de cet étudiant sans histoire. Toute l’accusation tient aux déclarations des services secrets concernant la prétendue volonté du suspect de rejoindre la Syrie . Quant aux faits, ils relèvent d’un scénario croquignolesque : le suspect tue une jeune femme pour voler sa voiture, il se tire maladroitement une balle dans la jambe, il appelle la police pour se faire soigner , celle-ci suit les traces de sang du blessé jusqu’à une voiture pleine d’explosifs. Il est plus vraisemblable de croire que les services secrets français se soient inspirés des techniques des services antiterroristes américains à savoir : infiltrer, conditionner, soudoyer des individus fragiles et, au final, inventer un scénario pour procéder à leurs arrestations in extrémis ( voir l’émission d’ Envoyé Spécial du 12 février 2015 ). Par ces sournoises manipulations, on entretient une psychose sécuritaire dans la population pour lui faire accepter de nouvelles restrictions de ses libertés.

Daniel Fortis
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Crash A320: l’info en question

La tragédie de l’A 320 de la compagnie Germanwings a suscité la stupeur , l’effroi et l’incompréhension. Dans un climat émotionnel extrême, les médias nous ont donné en permanence des informations fluctuantes au gré des témoignages, des déclarations, des avis d’expert et des analyses. L’enquête avec ses rebondissements ressemblait à une série télévisée américaine dans laquelle chacun peut trouver sa vérité. Pendant une semaine, les divers scénarios se sont succédés : problèmes techniques, dépressurisation, faute de pilotage, terrorisme et, enfin suicide. A chaque scénario, les reporters trouvaient des témoignages ou avis d’experts pour accréditer la version du jour jusqu’au moment où la police, le ministère, le procureur ou une commissions n’infirment cette version. Alors les journalistes remisaient leur scénario et recherchaient d’autres témoignages concordants avec la nouvelle version. Ce journalisme de l’événementiel en temps réel est incapable de faire des investigations indépendantes, de vérifier ses sources et de faire une synthèse. A sa décharge, il est empêché en haut lieu de faire ce travail avec la sécurisation systématique par la police des scènes du drame et des sources d’informations. Il en est réduit à faire la caisse de résonnance des déclarations officielles du gouvernement. La version finale établie par celui-ci est soigneusement choisie pour ne pas affecter les milieux économiques ou politiques et pour ne pas nuire à la cohésion nationale. C’est ainsi que la version du suicide du copilote est apparue la moins dommageable pour les divers intérêts en jeu. Les médias deviennent alors la courroie de transmission des annonces des forces qui nous gouvernent ou, plutôt, qui nous manipulent.

Le rassemblement du 11 janvier n’a pas tenu ses promesses

L’immense espoir d’un rassemblement citoyen et fraternel s’est transformé en un rassemblement élitiste et politicien qui réunissait les gouvernants, le monde médiatique et artistique, la gauche-caviar, la bien-pensance républicaine ,les intellectuels et les soixante-huitards potaches. Où étaient les électeurs du FN, la classe ouvrière, les catholiques pratiquants et les Français musulmans ?. Ils ne pouvaient pas défiler sous le slogan « Je suis Charlie ». Celui-ci n’est pas fédérateur pour une grande partie des citoyens moins favorisés pour qui la liberté d’expression est scandaleusement à géométrie variable et est synonyme de liberté de calomnier. Il eut fallu faire un rassemblement sur une base plus populaire avec un slogan derrière lequel tous les Français pouvaient se retrouver pour dénoncer la violence, l’extrémisme , l’obscurantisme et ,surtout, le respect intangible de la vie. A ce titre, la présence du premier ministre israélien Netanyahou était choquante après le massacre de Gaza de l’année dernière. Il est important de continuer à rassembler ceux qui sont restés chez eux et éviter de tomber dans la spirale infernale de l’après 11- septembre avec le Patriot Act, Guantanamo, les guerres , les murs et les drones. Ils sont à l’origine de la dramatique situation actuelle.
Daniel Fortis
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Un rassemblement salutaire….

Un rassemblement salutaire…..

Après le traumatisme planétaire engendré par la folie meurtrière de deux individus contre les caricaturistes de Charlie Hebdo, les rassemblements spontanés dans toute la France et le soutien international sont réconfortants et nous font espérer un monde plus solidaire. Il ne faut pas manquer cette occasion de rassembler au- delà de toutes considérations culturelles , religieuses et politiques. La polémique politicienne sur l’éviction du FN au défilé républicain est ,à ce titre, révoltante. Ce rassemblement ne doit pas réunir que les personnes intellectuellement capables de se distancer de la primarité des caricatures incriminées et d’en rire au second degré mais rassembler aussi les gens simples qui ont été blessés au premier degré par celles-ci. La démocratie, c’est aussi se mettre au niveau du plus faible. Cet espoir de rassemblement ne doit pas se faire en désignant un ennemi commun. C’est le travers dans lequel tombent certaines personnes en déclarant que l’ennemi de l’Occident est l’Islam. Le danger de ces propos primaires, c’est de favoriser la répétition des ignominies de l’après 11- septembre sous l’arrogante bannière de la guerre antiterroriste, non seulement stérile et fallacieuse, mais à l’origine de la dramatique situation actuelle. Il faut dépasser le simplisme, repenser nos valeurs et se poser, par exemple, la question: comment le CAC 40, au lendemain de ce séisme planétaire, a-t-il pu gagner 3,59 % ?.Apparemment, les financiers ne sont pas traumatisés. Les caricaturistes, quant à eux, sont traumatisés. Ils doivent cependant continuer à nous amener avec quelques coups de crayon, sans outrance et subtilement, à réfléchir autrement.

Daniel Fortis
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Le devoir d’oubli

Les vainqueurs de la Grande Guerre ( 1914 – 1918) commémorent le 11 novembre l’un des plus abominable gâchis du vingtième siècle. Une guerre voulue et instrumentée par les Riches et les Puissants. Des peuples manipulés et trompés par une propagande mensongère et haineuse. Une « boucherie » organisée par des dirigeants planqués qui disposaient des soldats comme de la chair à canon. Des actions militaires absurdes relevant de l’entêtement et de l’amour-propre des généraux. L’horreur des gaz toxiques. Les gueules cassées et leur calvaire. Les exécutions sommaires des objecteurs de conscience et des pacifistes. Et, pour finir, l’armistice du 11 novembre qui n’a été qu’un diktat des vainqueurs pour écraser et détruire les vaincus. Cette humiliation du peuple allemand est responsable de l’avènement de la folie nazie.
Cent ans après, qui peut être fier d’un telle victoire ?
Le devoir d’oubli ne devrait-il pas remplacer le devoir de mémoire ?

Herve Gourdel et les moines de Tibérine

Alors que des doutes entourent la version des autorités algériennes sur la mort des sept moines , aucun media n’a émis le moindre doute sur la version de la décapitation d’ Hervé Gourdel par un groupe islamiste « dissident » jusqu’alors inconnu. Connaissant les pratiques manipulatrices du gouvernement algérien pour discréditer et réprimer l’opposition islamiste ( écartée du pouvoir par invalidation des élections en 1991), il ne serait pas étonnant d’être devant une mise en scène identique. Une chute accidentelle du guide français aurait pu inspirer la police algérienne d’exploiter cette mort pour diaboliser la résistance. A cet effet, elle aurait pu fabriquer une vidéo macabre de décapitation et la diffuser sur internet. Elle mettrait en lieu sûr la pièce à conviction pour permettre d’accréditer sa version. Et ,enfin, elle organise ostensiblement une battue avec deux mille militaires pour retrouver le corps et pour découvrir le soi-disant camp des terroristes abandonnés par ceux-ci dans une telle précipitation qu’ils laissent sur place un dizaine de portables et un foyer de bivouac encore fumant !! Cette version de l’accident de montagne est-elle aussi saugrenue ? En tout cas ,personne ne l’explore . Elle invaliderait la version officielle de la barbarie islamiste qui permet de justifier l’interventionnisme de l’Occident.

Mali : la guerre « démocratique » de la France

Mali : la guerre « démocratique » de la France

Chahuté en France, le président français Hollande se fait une stature de chef militaire avec sa croisade contre le terrorisme au Mali. Il fait l’unanimité en prétendant que le territoire français est menacé, paraît-il, par un millier de gangsters pseudo- islamistes depuis le Mali ! Quelle belle occasion de sortir les avions Rafale pour de belles photos publicitaires et de montrer, avec une propagande bien orchestrée, l’armée française au secours des 16 millions de Maliens. Une question néanmoins se pose : comment le gouvernement malien issu d’un putsch militaire le 22 mars 2012 avec le soutien de la France est-il incapable de résister à quelques individus malsains qui se revendiquent faussement de l’islam ? La réalité est peut-être différente. Le soutien populaire et celui des Touaregs manquent à un gouvernement malien, inféodé aux intérêts français, pour fédérer une cohésion nationale . Il parait évident que l’exploitation des mines d’uranium du Mali, essentielle pour la filière nucléaire francaise, est la principale raison de cette intervention. Cela ressemble à une ingérence néo-coloniale qui ne dit pas son nom