Archives de catégorie : divers

Les images de synthèse de la passerelle du Mont-Blanc

La lettre du jour (TdG du 3 octobre) qualifie d’enchantement la passerelle piétonne du Mont-Blanc soumise prochainement à la votation des habitants de la Ville. L’article est étayé par une alléchante photo de synthèse (voir annexe 1). Cependant celle-ci est totalement dissociée de la réalité. Le pont du Mont- Blanc avec son trafic polluant et assourdissant  de 55’000 passages par jour est complétement occulté. Pourtant la passerelle est pratiquement accolée au pont mis à part une légère oblicité. Son banc monolithe en béton orienté plein Nord ne sera attractif que lors des journées de canicule ( imaginez un jour battu par la bise !). Contre toute évidence, une autre photo de synthèse du panneau de la Ville (voir annexe 2) laisse croire que ce lieu puisse devenir un lieu de déambulation familiale, de prélassement et de séance de bronzage. Vision irréaliste car le soleil n’éclairera jamais le banc sous cet angle. L’ombre portée par les passants confirme l’incohérence de la photo.  Si le choix de l’emplacement de cette passerelle s’était porté  en aval du pont avec la charmante île Rousseau et un banc orienté plein sud, l’attractivité n’aurait fait aucun doute. L’utilisation fallacieuse de ces images de synthèse est une tromperie à l’égard des citoyens. L’affiche de la Ville sur le projet comporte des images d’une totale incohérence avec la réalité.  La démocratie ne fonctionne que  si les citoyens ont une information objective. La production d’éléments de synthèse produit par l’intelligence artificielle reste toujours tendancieuse et sert systématiquement son commanditaire. Ces pratiques sont dangereuses pour nos libertés et nos choix démocratiques.

Daniel Fortis

Architecte et ingénieur EPFZ-SIA                                                         Genève, le 7 octobre 2024

Soutien à la tribune de Genève

L’avenir de notre Tribune de Genève est inquiétant et la menace de sa disparition est dramatique. Ayant eu,  par votre intermédiaire, le plaisir d’avoir été publié à de très nombreuses reprises, je crains aujourd’hui que le courage et qu’une véritable  liberté d’expression ne disparaissent avec votre journal. Il est désolant que notre population soit privée de «  sa Julie » pour animer la vie genevoise, pour nourrir la vie politique, pour faire le lien entre le passé et le présent  et pour défendre l’identité et la spécificité de notre canton.

L’intelligence artificielle, les réseaux sociaux, la rentabilité, l’immédiateté, le sensationnel et  l’alignement rédactionnel sur des intérêts privés ne doivent pas l’emporter. Comment s’y opposer ? Certains  diront que c’est un combat d’arrière-garde. Je n’y crois pas. Nous pouvons agir en initiant un mouvement de résistance. Un comité de soutien et une souscription citoyenne cautionnée par nos autorités pourraient être une piste.  Si une action similaire était déjà en cours, je vous serais reconnaissant de m’en informer. Je suis prêt à m’investir dans la défense d’un monde où le mot humanité veut encore dire quelque chose. 

Daniel Fortis 1er septembre 2024

Collège Claparède, brisons l’asphalte

Le collège Claparède a cinquante ans. En 1974, lors de sa construction, les préoccupations climatiques, écologiques et environnementale étaient secondaires. Une surface asphaltée de 12’200 m2 dont deux terrains de tennis de 1’600 m2 dévastés et livrés à l’abandon depuis plusieurs décennies occupent tout l’espace entre les bâtiments. Un parking surdimensionné a été réalisé sans aucune considération pour la végétalisation et les circulations piétonnes.  Quelques arbres solitaires tentent de survivre dans cet espace minéral inhospitalier et  surchauffé en été. Aucun accès au collège n’est assuré si ce n’est celui à travers le parking dans les circulations et les manœuvres des divers véhicules.

Cette conception d’un autre temps heurte tous nos principes urbanistiques actuels. Réduction des surfaces asphaltées, remplacement par des surfaces poreuses,  gestion des eaux de surfaces, ombrage maximal avec une arborisation importante et chemins piétonniers sécurisés. L’aménagement extérieur du collège est devenu un contre-modèle.

Pourtant ce collège jouit d’une situation exceptionnelle avec les transports publics, les voies pour vélos, la proximité de la Seymaz et un environnement arborisé et agricole unique.

A l’occasion de son demi-siècle, une réflexion s’impose pour donner à ce collège un nouvel écrin valorisant et fonctionnel. Les esquisses ci-jointes donnent une idée de ce qui peut être entrepris simplement et sans coût excessif pour réhabiliter ce collège dans une vision plus humaine et plus respectueuse de la nature.

Daniel Fortis Architecte et ingénieur EPFZ-SIA                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Genève, le 29 février 2024

Les carottes de la Butte de l’Observatoire

Nous avons appris la nouvelle reculade du Conseil Administratif de la Ville de Genève dans la saga du musée d’Art et Histoire (TdG du 28 juin). Pourtant, le 4 mai 2022, après six ans de gestion chaotique du dossier, le Conseil Administratif avait enfin défini le cadre du concours d’architecture en intégrant la Butte de l’Observatoire. Il a suffi de l’opposition d’un conseiller administratif pour invalider la décision avec une argumentation écolo-dogmatique de défense des arbres sans considérer le contexte du lieu. Jusqu’en 1957, un observatoire occupait le centre de la Butte. Sa démolition a laissé sur place des matériaux impropres à toute arborisation. Une grande partie des sous-sols de la Butte est actuellement occupé par des locaux de services publics. Sous-utilisés, ceux-ci ne pourraient -ils pas être réaffectés au musée ? Pour la petite zone arborisée, il est facile de définir un périmètre de protection. Ignorant ce contexte, La Ville de Genève atermoie depuis des décennies sous la pression d’ayatollahs écologistes. Dans leur obsession, ceux-ci utilisent actuellement la butte pour implanter un jardin potager didactique destiné aux citoyens qui croient que les carottes poussent sur les arbres. Ils pensent sauver la planète en permettant aux enfants des écoles avoisinantes d’observer, de loin et les pieds au sec, la croissance des carottes. Ne serait-il pas plus profitable de les amener dans une ferme pour leur faire découvrir la réalité paysanne en extrayant de terre les carottes de leurs propres mains. L’écologie de pacotille de nos édiles obstrue toute initiative et condamne toute ambition dans l’élaboration d’un beau projet contribuant au rayonnement de Genève et au service des Genevois. N’est-il pas temps que les instances cantonales dessaisissent la Commune de ce dossier ?

Daniel Fortis

Architecte et ingénieur EPFZ-SIA

1231 Conches                                                                                   Genève, le 2 juillet 2023