Archives de catégorie : divers

Un climat de délation

La LICRA a créé un site »caniveau.ch » qui permet à n’importe qui de se transformer en délateur et en censeur  de tout propos qu’il considérerait comme raciste ou antisémite. De façon identique , le site « balancetonporc » recueille, pêle-mêle, tous les témoignages de femmes victimes de harcèlements selon des critères définis par elles seules. Ainsi une meute de justiciers auto proclamés de la Bien-pensance peuvent jeter l’opprobre sur n’importe qui  et le clouer au pilori  au mépris de toute procédure judiciaire. Pourrons-nous encore critiquer la politique expansionniste d’Israël  ou complimenter une jeune personne pour sa beauté sans que notre nom ne soit marqué par le sceau de l’infamie ? Une certaine presse va se vautrer dans les fanges du sensationnalisme et encourager la délation. En l’absence de tout curseur propre à définir les limites, les déclarations rétroactives, les interprétations tendancieuses et les amalgames vont fleurir. Cette nouvelle Inquisition basée sur la délation engendrera  la censure , la défiance de l’Autre et le délitement du Vivre Ensemble.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                      Conches , le 5 novembre 2017

1899 – 2016

1899-2016En 1899, les autorités genevoises ont organisé un concours pour la construction d’un musée d’Art et d’ Histoire. Quarante-sept architectes ont répondu à cet appel. Le projet primé de Marc Camoletti était accompagné par un dessin de jardins-terrasses à la française sur la butte de l’Observatoire qui descendait par palier jusqu’au niveau de la rue Ferdinand-Hodler (voir le dessin).

La remarquable situation du Bastion Saint-Antoine (dans l’alignement du jet d’eau et du Rond- Point de Rive) a naturellement inspiré le talentueux architecte qui a immédiatement vu le potentiel de cette articulation entre la Basse-ville et la Vieille-Ville.
Actuellement, ce potentiel est sous-exploité . La Butte, peu attractive, obstrue la visibilité du musée, occulte les admirables perspectives urbaines et ferme toutes les liaisons. Pour relancer le projet de rénovation du MAH, il conviendrait que nos autorités initient un concours ambitieux, visionnaire et mobilisateur pour faire émerger des projets enthousiasmants en intégrant la valorisation de la Butte. Genève en  aura-t-elle l’audace en 2016 ? Pour ma part, j’aurais essayé.

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Daniel Fortis                                                                                    1231 Conches

MAH: la réconciliation autour d’un projet ambitieux

Au-delà de la déception des défenseurs et de l’« amère » victoire des opposants au projet, il est nécessaire de tourner la page, d’oublier les invectives et de s’insurger contre la perspective d’attendre dix ans un nouveau projet. Genève a la chance que ses citoyens partagent les mêmes convictions. Genève mérite un beau musée. Sa rénovation et son adaptation aux nouvelles technologies sont incontournables. Son accès et son concept doivent être attratifs pour un large public. Le partage de ces principes peut créer une nouvelle synergie. Celle-ci doit être portée par un projet audacieux et mobilisateur. L’exceptionnelle situation du musée ( position dominante et dégagée à l’entrée de la  Vieille ville) mérite une meilleure visibilité. Sans remettre en cause l’ arborisation et les cheminements latéraux de la butte de l’Observatoire, sa surélévation centrale occulte le musée et dissocie la ville haute de la ville basse. D’un attrait tout relatif, elle crée une zone rébarbative le long de la rue Ferdinand-Hodler. Elle se trouve cependant dans un alignement remarquable (mais peu remarqué) du Rond-Point de Rive au jet d’eau. Quelle meilleure opportunité pour redéfinir un nouvel axe urbain ponctué par un symbole fort  tel une « pyramide du Louvre » genevoise servant d’accès et d’extension à notre musée. Ce bâtiment neuf intégrerait plus facilement toute la technique et les commodités dans ses sous-sols. Sa partie émergeante transparente, lumineuse et conviviale pourrait abriter les zones publiques ( billetterie, boutique, restaurant, salle de conférence et expositions temporaires). Quant au musée  rénové et sa cour, ils offriront des espaces de quiétude, de réflexion et de détente . La belle et majestueuse façade de notre musée sera mise en valeur par le « dialogue visuel » avec une audacieuse modernité. On pourra alors rêver que nos touristes visitent notre musée à la place de notre sempiternelle horloge fleurie.

 

Daniel Fortis

1231 Conches

L’exode fiscal

De riches contribuables ont choisi de quitter Genève vers des paradis fiscaux à Monaco, à Londres, à Dubaï (TdG du 29 juin 2015). Quelle piètre attitude vis-à-vis de la ville dont le système politique, social, institutionnel et sécuritaire ainsi que le rayonnement et les infrastructures leur ont permis de développer leurs affaires et de constituer leurs fortunes. Si la volatilité de certains contribuables étrangers qui avaient choisi Genève pour son attractivité fiscale quittent aujourd’hui notre ville, cela s’inscrit dans le contexte du tourisme fiscal mondialisé malheureusement non sanctionné. Il n’en est pas de même éthiquement pour les contribuables genevois liés à l’immobilier et au notariat qui choisissent l’exode fiscal. Ils ont bénéficié pendant de nombreuses années de la flambée des prix due aux exilés fiscaux étrangers. Leur obsession d’échapper au fisc , la peur de l’échange automatique d’informations et leur cupidité leur font oublier la reconnaissance qu’ils devraient manifester à leur canton.

Crash A320: l’info en question

La tragédie de l’A 320 de la compagnie Germanwings a suscité la stupeur , l’effroi et l’incompréhension. Dans un climat émotionnel extrême, les médias nous ont donné en permanence des informations fluctuantes au gré des témoignages, des déclarations, des avis d’expert et des analyses. L’enquête avec ses rebondissements ressemblait à une série télévisée américaine dans laquelle chacun peut trouver sa vérité. Pendant une semaine, les divers scénarios se sont succédés : problèmes techniques, dépressurisation, faute de pilotage, terrorisme et, enfin suicide. A chaque scénario, les reporters trouvaient des témoignages ou avis d’experts pour accréditer la version du jour jusqu’au moment où la police, le ministère, le procureur ou une commissions n’infirment cette version. Alors les journalistes remisaient leur scénario et recherchaient d’autres témoignages concordants avec la nouvelle version. Ce journalisme de l’événementiel en temps réel est incapable de faire des investigations indépendantes, de vérifier ses sources et de faire une synthèse. A sa décharge, il est empêché en haut lieu de faire ce travail avec la sécurisation systématique par la police des scènes du drame et des sources d’informations. Il en est réduit à faire la caisse de résonnance des déclarations officielles du gouvernement. La version finale établie par celui-ci est soigneusement choisie pour ne pas affecter les milieux économiques ou politiques et pour ne pas nuire à la cohésion nationale. C’est ainsi que la version du suicide du copilote est apparue la moins dommageable pour les divers intérêts en jeu. Les médias deviennent alors la courroie de transmission des annonces des forces qui nous gouvernent ou, plutôt, qui nous manipulent.

Le devoir d’oubli

Les vainqueurs de la Grande Guerre ( 1914 – 1918) commémorent le 11 novembre l’un des plus abominable gâchis du vingtième siècle. Une guerre voulue et instrumentée par les Riches et les Puissants. Des peuples manipulés et trompés par une propagande mensongère et haineuse. Une « boucherie » organisée par des dirigeants planqués qui disposaient des soldats comme de la chair à canon. Des actions militaires absurdes relevant de l’entêtement et de l’amour-propre des généraux. L’horreur des gaz toxiques. Les gueules cassées et leur calvaire. Les exécutions sommaires des objecteurs de conscience et des pacifistes. Et, pour finir, l’armistice du 11 novembre qui n’a été qu’un diktat des vainqueurs pour écraser et détruire les vaincus. Cette humiliation du peuple allemand est responsable de l’avènement de la folie nazie.
Cent ans après, qui peut être fier d’un telle victoire ?
Le devoir d’oubli ne devrait-il pas remplacer le devoir de mémoire ?