Ayant fustigé le cynique plan de « paix » israélo-américain, certains lecteurs m’ont qualifié de pourfendeur de l’état hébreu. Je souhaite rectifier. Si j’ai souvent dénoncé les agissements de l’actuel gouvernement israélien, je n’ai jamais remis en cause la légitimité de l’Etat d’Israël. Sa création en 1948 était une réponse appropriée à l’abominable génocide. Cependant sa mise en place par l’ONU a été catastrophique et hors de contrôle. Elle comportait à l’origine tous les germes d’un conflit qui dure depuis septante ans. L’incohérent partage de la Palestine , l’expulsion de 700.000 Palestiniens et les actions expansionistes de l’Irgoun, de la Haganah rendaient le conflit inéluctable. Ces organisations terroristes se sont fondues dans l’armée de Tsahal qui n’a pas cessé d’agir sur le principe « conquête , colonisation, annexion et expulsion ». La suprématie militaire israélienne ne prédisposait pas une négociation pour la paix. Cependant, le 3 septembre 1993, Yitzhak Rabin et Yasser Arafat signaient le traité de paix d’Oslo. Ils ont payé de leur vie la promotion de la paix. Yitzhak Rabin a été assassiné par un extrémiste juif qui est encore aujourd’hui considéré par certains comme un héros! Yasser Arafat , quant à lui, est mort, en quinze jours, de « vieillesse » avec un taux invraisemblable de polonium radioactif ! Ces assassinats ont anéanti tout espoir de paix et la recherche de celle-ci n’est plus la priorité de l’actuel gouvernement. Sous le titre « un plan de paix indéfendable » , l’excellent journal israélien Ha’Aretz a dénoncé lui aussi le cynisme des dirigeants israéliens. Puisse la société israélienne s’en inspirer!
Daniel Fortis Genève, le 2 mars 2020